Dès l’arrivée du printemps, en pleine corvée de butinage, les abeilles jouent leur partition à nos fenêtres, sur les plates-bandes de nos jardins et dans les ruchers de nos apiculteurs préférés. Ce bruit reconnaissable entre mille s’appelle le bourdonnement. Mais pourquoi ce vrombissement ? A quoi sert-il ? Et d’où le bruit de l’abeille exactement ? Explications.
Le bruit de l’abeille : une communication vibratoire
Contrairement à nous, humains, qui entendons leur mélodie (douce pour certains, angoissantes pour d’autres), les reines du miel sont sourdes, elles ne sont en effet pas dotées d’oreilles. Pour dialoguer entre elles, les abeilles utilisent l’odorat (des phéromones) et les vibrations. On pourrait penser que leur bourdonnement est simplement dû aux mouvements rapides de leurs ailes lors du vol. Et pourtant ! Même au repos, dans leur ruche, les abeilles, ces maillons essentiels de la biodiversité, ne cessent de faire entendre parler d’elles de façon plus sourde certes mais toujours aussi persistante.
Qu’est-ce-que le bourdonnement ?
Ce bruit si caractéristique des espèces d’abeilles (abeille domestique, abeille sauvage, solitaire, faux-bourdon, butineuse, etc.) résulte de la combinaison de deux sons : un son aigu issu du battement de leurs ailes (environ 230 battements par seconde) et un son grave venant des vibrations du thorax liées à la contraction des muscles impulsant le mouvement des ailes.
Alors que le spectre auditif de l’oreille humaine couvre un éventail compris entre 20 à 20 000 Hz, le bruit de l’abeille lancinant nous est audible à une fréquence de 230 Hz, toutefois moins agaçant que le bruit de la femelle moustique prête à nous piquer en plein milieu de la nuit (400 Hz).
Le saviez-vous ? Le frelon et le bourdon font partie des insectes volants les plus bruyants !
Ça bourdonne dans la ruche !
Lorsqu’elle ne vole pas avec sa colonie d’abeilles ou son essaim et qu’elle s’affaire aux travaux de la ruche, l’abeille continue de bourdonner, mais à un tout autre niveau ; la fréquence du bruit de l’abeille descend alors à environ 190 Hz.
Parmi les populations d’abeilles présentes dans la ruche, les abeilles femelles occupent différentes tâches, qu’elles vont exercer à tour de rôle, et notamment celle de ventileuse.
En battant rapidement et de manière incessante ses ailes, l’abeille ouvrière devenue ventileuse d’un jour va gérer le microclimat de la ruche. Cette technique permet non seulement de réguler la température et d’éliminer la vapeur d’eau issue de leur délicieux nectar, mais aussi de réchauffer le couvain si nécessaire. Pour ce faire, elle n’utilise pas ses ailes à proprement parler mais les muscles de son thorax servant à actionner les ailes qu’elle fait vibrer. La ventilation est aussi employée lors de l’essaimage pour attirer d’autres abeilles grâce à la diffusion de phéromones.
Au Royaume-Uni, en 2012, une équipe de recherche a travaillé sur le comportement des abeilles dans une ruche. En détectant et en traduisant les vibrations dérivées du bourdonnement, l’équipe a pu déterminer l’absence ou la présence d’une reine pondeuse, et plus précisément si un cycle de couvain a été produit et son stade de développement.